Remonter la pente...

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armandos
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Remonter la pente...

Message par armandos »

J'ai résolu ce problème sur le Brompton

https://photos.app.goo.gl/NFUnyNnHg1UeW2Wh7
Sur le Brompton j'ai mis donc un 46/ 38
Sur un Dahon ou Tern j'aurais mis un 53 / 42 et une cassette 11/36.
Mais ceci n'est que mon avis
patrick57
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Message par patrick57 »

armandos a écrit : mer. 3 févr. 2021 20:57 Sur un Dahon ou Tern j'aurais mis un 53 / 42 et une cassette 11/36.
Voici encore un bricolage, pas prévu dans les manuels, mais qui fonctionne. :)
Je viens d'installer une cassette 11/42 en 9 vitesses avec un plateau de 40 dents (milieu) et un dérailleur 8 vitesses chape courte. Développement entre 1.50 m et 5.75 m. Le plateau de secours devient presque inutile.
Le grand plateau (46 dents) sert de protège chaine. Il évite également de dérailler.
Image
Jef.ch
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Remonter la pente...

Message par Jef.ch »

Salut,

Si tu as suivi mes mésaventures de ces derniers mois, plus rien ne devrait te surprendre.

Je t’avais déjà causé de mes petites opérations de 2020, prothèse de hanche en janvier et de genou en septembre. J’avais «un peu» morflé et, surtout, laissé pas mal de forces dans la bataille, malgré une sérieuse préparation qui visait justement à m’éviter ces désagréments.

Soucieux de remonter la pente dans les meilleures conditions possible, j’avais complété mon parc de vélos (les trois pliants et les quatre vélos militaires suisses) par un premier vélo «de course» en juin 2020 déjà. Un beau (pour moi!) Koga-Miyata de 1992, tout acier et Shimano 600 réglé aux petits oignons par un vrai mécano à l’ancienne.

Dans le climat actuel, avec les salles de sport et les piscines fermées, il ne me restait guère que le vélo pour tenter de remuscler le bonhomme, L’application komoot allait se révéler un précieux allié dans cette convalescence. Selon le temps et l’envie, les sorties avec les pliants alternent avec celles réalisées avec d’autres vélos. Comme ces petites vacances improvisées avec un vélo militaire, faute de porte-bagage sur mes autres «coursiers»
( https://www.tircollection.com/t35523p75 ... ses#658305 ).

Pour garder la motivation, j’avais offert à ma femme un Focus Izalco Ergoride, une occase assez bien équipée trouvée par hasard chez mon mécano au printemps.
À l’automne, je décide de m’équiper d’un vélo plus récent, avec des vitesses plus courtes que le Koga, histoire de commencer à grimper un peu.
Je profite d’une absence de ma femme, en vacances avec son fils et sa petite-fille, pour tester son Focus. Avec un pédalier «Spécialités TA» en 50-33 et la cassette en 11-34, ça grimpe effectivement mieux que mon Koga, même «amélioré» en 53-39 et 11-32.
Par contre, le saut entre le pignon de 34 en première et de 30 en 2e ne me convient pas du tout. Il va falloir trouver autre chose
Toujours à l’affût de la bonne affaire, je tombe sur une petite annonce pour un Focus Izalco pro de 2012. Si le cadre n’est pas aussi accueillant que la version «ergoride» de ma compagne, ce modèle offre l’incomparable avantage d’être équipé d’un triple plateau.
À bientôt 60 ans, avec pas loin de 90 kilos sur la bascule, il est temps de passer à un «vélo de papy» (j’assume!).
Je sais au moment de l’achat que la transmission, usée, est à changer, ce qui m’arrange pour mettre les rapports dont j’ai envie. Je passe sur les petits soucis de commande, qui me vaudront quelques semaines d’attente supplémentaires.

Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Les Trek F600 pliants sont dans le coffre de toit sur la voiture, toujours prêts lorsque l’on part en balade «plus loin». Le 3e pliant, le F400, est en quelque sorte mon vélo de ville. Selon les sorties et les accompagnants, il m’arrive de rouler avec un vélo militaire ou le Koga le dimanche, ou si la route ne présente pas trop de dénivelé.
Le Focus est relativement à l’aise à la montée, c’est à moi de m’adapter et de faire le boulot.

Adaptation aux conditions aussi, avec l’achat de vêtements d’hiver pour faire du vélo tant que les températures restent positives.

Arrive ce funeste jeudi 23 décembre. Mes statistiques annuelles montrent qu’il me manque 26 km pour arriver à 5000 en 2021. Je viens de finir mon dernier travail de l’année, je suis en vacances. Je m’habille et sors le Focus, bien décidé à compléter mon solde.
Je pars vers 15 heures, rive sud du lac. J’enquille la petite montée casse-patte entre Brüttelen et Ins, un raidillon que je ne ferais pas avec un autre vélo. Le point de vue se mérite. Je prends trois photos et mange une barre chocolatée. Je traverse Gampelen, le Landeron, la Neuveville. Même par 3°C, après 2 bonnes heures de balade, je ne suis pas gelé.
J’arrive à l’entrée de Bienne. Je passe le petit giratoire et prends le Faubourg du Lac. Je suis à 300 mètres de la maison, sur la bande cyclable, matérialisée par des traitillés jaunes. À ma gauche, les voitures sont en colonne, pratiquement à l’arrêt.
J’ai un bon phare sur accus, je pense que je suis visible. Réflexe de motard, j’observe machinalement les roues des voitures que je dépasse par la droite. Mes sens sont soudain en alerte : le gros SUV noir à côté de moi est en train de tourner à droite, sans marquer de présélection, sans clignotant.
Je saisis les freins mais il est trop tard.

J’atterris sur le front. Par ce froid, j’avais mis un bonnet mais pas de casque. La douleur est intense, je crains une fracture du crâne. J’arrive tant bien que mal à respirer, mon nez ne doit plus ressembler à grand-chose. J’arrive à remuer les doigts et les doigts de pieds, j’en profite pour me mettre en PLS avant de perdre éventuellement conscience. Les gens paniquent autour de moi. Je les rassure : « je suis vivant. Appelez une ambulance s’il vous plaît.» Je demande à cette personne d’appeler ensuite ma femme. J’arrive à dicter le numéro et à m’exprimer entre les gorgées de sang.

L’ambulance arrive très vite. Le premier infirmier qui voit ma tronche annonce : « hélicoptère !» Je le rassure aussi. J’avale du sang, je dois dégager mes voies respiratoires toutes les 20 secondes, mais je suis vivant et conscient. J’égrène mon pédigrée, nom, prénoms, allergies, no de téléphone de ma femme… On fait l’inventaire des douleurs. Les cervicales côté gauche sont un peu contusionnées, mais je ne suis pas tétraplégique, ça m’arrange.
Ils découpent mon tour de cou, posent une minerve. Puis me chargent sur un brancard «gonflable» et me conduisent aux urgences.
On commence par un scanner complet, qui confirme que seul le visage est touché. Si j’ai surtout mal au front, j’ai la pommette droite explosée, la narine gauche au milieu de la figure, plus de narine droite et la mâchoire supérieure qui bouge.
Le cas est trop complexe pour un hôpital régional, il me faut des chirurgiens champions de puzzles. Histoire de ne pas rester sans rien faire, deux charmantes toubibs des urgences entreprennent de recoudre mon front. Neuf points de suture «seulement», avec une anesthésie très locale. J’en profite pour vomir trois gros verres de raisiné. Une des toubibs m’explique que c’est normal, que l’humain n’est pas capable de digérer son propre sang. J’aurai appris quelque chose...

Une nouvelle ambulance m’amène à Berne. On me gave d’antidouleurs pour la nuit, je dormirai par tranches d’une heure environ, me réveillant chaque fois que ma gorge est trop sèche ou que mon dos me fait trop mal...

Les chirurgiens ne savent pas si mon visage dégonflera assez vite pour permettre une opération, dans le doute je dois jeûner. Jusqu’au soir, où l’on m’apprend que l’opération est, en principe, reportée au lendemain. Le repas du soir sera symbolique, je ne peux guère absorber que du liquide au travers d’une paille,. Pour repartir en mode jeûne dès minuit.

J’entre en salle d’op’ le 25 décembre dans l’après-midi. J’ai toujours été nul pour les cadeaux de Noël, mais là je bats des records d’originalité ! L’anesthésiste n’est pas très content de me trouver déjà un peu anémié. Entre le sang que j’ai perdu dans l’accident et les deux jours de jeûne, je ne vois pas comment j’aurais pu reprendre des forces.
J’insiste sur le fait que j’avais mal supporté l’anesthésie précédente, faute de propofol, réservé à l’époque aux patients covid. Le thiopental reste bien plus longtemps dans les tissus. Non seulement j’avais passé 15 heures en salle de réveil, mais j’avais été malade pendant quatre jours.
L’anesthésiste me promet que je serai sous propofol, et m’envoie au pays du sommeil sans rêves.

Je me réveille sur le coup de 22 heures. Un peu vaseux, avec du matériel (rails, fils, clous…) plein la bouche et un énorme pansement sur le pif. Un coup de fil pour rassurer ma veuve, et j’attaque le plus dur : mission rupo. Pour «rétention urinaire post-opératoire», un problème récurrent, surtout pour les vieux messieurs. Il me faudra deux bonnes heures, mais je récupère ces fonctions indispensables.
Rassurés, les infirmiers de la salle de réveil renvoient en chambre leur dernier emmerdeur et ferment la boutique.

Je passerai encore quatre jours à l’hôpital. Le lendemain de l’opération, je subis une grosse descente de moral, avec une phase de choc post-traumatique. Je n’avais pas l’impression de m’être vu mourir comme en 2002, mais le choc était tellement violent…
Une psychologue de l’hôpital entame un débriefing et m’encourage à prendre contact avec un psy pour remettre le bonhomme sur les rails. Ça fait partie du processus, c’est normal.

Les toubibs me foutent dehors le 29 au matin. La désorganisation est totale, il m’est impossible de prendre une douche, et lorsque l’infirmière arrache enfin ma dernière perf’, je saigne tellement qu’elle doit s’y reprendre à trois fois pour faire un pansement...

Petit miracle quand même : la monture de mes lunettes correctrices à explosé dans l’accident, mais les verres sont intacts ! Ma femme se rend à tout hasard chez l’opticien, qui trouve une monture de remplacement et me rend ainsi la vue. J’ai certes une paire de lunette «de secours», mais les verres sont moins bons, sans antireflet.

Je ne peux toujours rien mâcher, donc abonné aux repas liquides, la plupart du temps avec une paille. Je me découpe des quarts de morceaux de chocolat, que je laisse fondre contre le palais. J’ai perdu 6 bons kilos dans l’aventure et je manque de forces.

Les flics m’ont ramené mon vélo, presque intact Les roues n’ont apparemment par souffert, il n’y a ni faux rond, ni voile. Un examen plus attentif montre que le guidon a tourné d’une quinzaine de degrés (alors qu’il est bien bloqué) et un cache au dessus de la poignée de frein gauche a disparu. En cherchant bien, la selle et le support de dérailleur sont très légèrement râpés côté droit. Mon mécano va contrôler tout ça.

Samedi 8 janvier, moins de 16 jours après l’accident. J’en ai marre de ces lunettes qui glissent sur mon nez. Je sors le Trek F400 de la cave, je vais tout doucement jusque chez l’opticien. Je parcours ces 500 mètres comme un petit vieux, chaque nouveau mouvement amène de nouvelles «sensations».
Pas le choix : la guérison prendra du temps, il faut y aller progressivement.

Amitiés,
À+,
le Jef-tu-m’crois-si-j’te-dis-que-je-commence-à-en-avoir-marre ?


P.S. Ne regarde pas les photos si tu es impressionnable, ça n’est pas indispensable…

https://www.komoot.fr/tour/610715203?sh ... IB&ref=wtd
Modifié en dernier par Jef.ch le mer. 12 janv. 2022 12:02, modifié 2 fois.
Le concept de vélo électrique est aussi pertinent que le serait celui de train à pédales... ;)
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Bietrume
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Message par Bietrume »

Mon dieu comme l'année 2022 commence bien mal pour toi :(
J'espère très sincèrement que tu seras vite rétabli et que tu n'en garderas aucune séquelle.

Je vois que ton Focus est en carbone, fais vérifier attentivement par ton mécano qu'il n'y a aucune (micro)fissure au niveau du cadre ou de la fourche car le choc avec la bagnole a tout de même dû être violent.

Courage Jef!
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Message par patrick57 »

Merci pour ce récit plein d'humour. Waouh ! Tu es bien amoché !
Tu es remonté sur le vélo, c'est bon signe.
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armandos
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Message par armandos »

La vache !
L'année 2022 ne peut que mieux commencer après un réveillon pareil !
Va falloir beaucoup de patience pour récupérer.
On est de tout cœur avec vous.
Mais ceci n'est que mon avis
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Message par sylv1 »

Eh bien mon pauvre !!!
Moi, je vois plein de positif...
Tu as gardé ton humour, ton envie de rouler, 2022 commence sur une renaissance...
Bref, courage à toi, prend soin de toi !
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Message par Fentuz »

Holly Molly!

impressionnant! bravo pour te remettre en selle aussi vite meme si c'est pour 500m!
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oliv
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Message par oliv »

8|
Quelle terrible nouvelle !
je te souhaite bien sincèrement un bon et prompt rétablissement... à la mesure de tout le courage et la persévérance dont tu as déjà fait preuve auparavant.
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bohwaz
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Message par bohwaz »

T'as pris un abonnement à l'hosto j'espère ^^

Merci du récit, toujours très utile de comprendre les accidents pour essayer de les éviter je trouve...

Plein plein de courage et de bonnes choses pour toi, ton moral est inspirant !